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28 août 2007

Juin 2004 - Otobre 2006, un fichier zip qui pèse pas lourd

Comme promis, résumé express, surtout que tout ça me paraît tellement loin maintenant et il s'en passé tellement depuis.

Juin 2004 : comme prévu, Chris emménage seul dans son nouvel appart. Ma mère touche le fond, s'installe dans la déprime puis la dépression. Avant la fin du mois, elle est en arrêt maladie. Elle ne reprendra que 2 mois plus tard sous la menace de perdre définitivement son poste.

Par la même occasion, elle se défoule sur moi. Me rend responsable de tous ses malheurs. M'accuse de tous les maux. M'accuse d'avoir fait fuir Chris à force d'être odieuse avec lui, ce qui a le mérite de me faire bien marrer sur le coup.

Je vois Chris en cachette. C'est l'amour fou, indescriptible. Ca se passe trop bien, on commence déjà à parler de l'époque où je serai majeure et on pourra vivre ensemble.

Mon père n'est pas encore au courant. J'ai très envie de le lui dire pour qu'il puisse commencer à nous servir de couverture comme prévu mais c'est Chris qui met un frein. Il est plus ou moins méfiant et veut attendre encore avant de mettre quelqu'un dans la confidence. Plus tard je me rendrai compte à quel point il avait raison d'être prudent.

Eté 2004 : les choses sont stationnaires. Je continue à me rapprocher de mon dad et à me faire maudire de ma mother. Fin août, elle reprend le taf et je respire un peu : elle n'est plus tout le temps à la maison à gueuler et regretter de m'avoir eue. Je fais même venir Chris en cachette une ou deux fois mais il met rapidement un frein, il ne veut plus entrer dans cet appart, il est trop mal à l'aise.

Septembre 2004 : le choc : j'entre en 1re et Marine, ma seule et unique amie, replie la 2de. Je ne l'apprends qu'à la rentrée, je n'avais pas vu Marine de l'été et la décision s'était prise en juillet.

Mon père n'est toujours pas au courant pour moi et Chris. Depuis qu'elle rebosse, ma mère va un peu mieux, elle est plutôt morose et apathique qu'agressive, au moins elle est fatiguée et elle me fout la paix.

Oct-novembre 2004 : c'est là que tout bascule.

D'abord, je décide d'utiliser Marine comme couverture en attendant que mon père soit au courant. Je vais soi-disant dormir chez elle et puis elle, comme un ange, elle me couvre sans rien dire à ses parents, elle porte tout le secret sur ses épaules, ment de son côté pour que j'aille en fait chez Chris.

Je dis à ma mère que j'ai un copain parce que je vois qu'elle va mieux et je pense que c'est le moment.

Chris commence à accepter l'idée que ça y est, il faut avertir mon père. Je lui dis qu'on était d'accord là-dessus depuis le début et qu'il faut se jeter à l'eau, je lui demande d'avoir confiance.

Mi novembre 2004, je me lance : je dis à mon père que j'ai un copain, que ma mère est au courant mais qu'elle ne sait pas qui c'est, que je préfère ne pas lui dire, que je voudrais qu'il m'aide pour le voir plus souvent en me couvrant.

Lui : "Mais dans ce cas, qui c'est ce mec, je dois le savoir moi si tu veux que je t'aide."

Moi : "S'il te plaît fais-moi confiance, je préfère ne pas te le dire tout de suite." (L'idée de départ était au contraire de le lui dire tout de suite mais sur le coup je n'ai pas pu, j'ai eu peur.)

Lui : "C'est hors de question, tu me demandes de te couvrir pour traîner avec quelqu'un que je ne connais même pas."

Moi : "Ecoute, tu comprends, c'est pas évident à dire"

Lui : " Bon faut savoir, apparemment tu me fais plus confiance qu'à ma mère puisque tu me demandes de te cacher par rapport à elle, mais tu ne me fais pas assez confiance pour me dire qui c'est ? Mais ça doit être super grave alors, c'est qui ? Un homme majeur, un homme marié, un de tes profs ?"

Je me souviens qu'il a prononcé ces derniers mots exactement tels quels. Je m'en souviens parce que j'ai pensé : non mais DUDE, comme je préférerais que ce soit ça !

Moi : "Okay, tu l'auras voulu, maintenant s'il te plaît, sache que c'est du très, très sérieux." Et je le lui dis en fermant les yeux et en serrant mes poings hyper fort dans les poches du baggy, comme quand on est gosse et qu'on se dit qu'on peut peut-être empêcher que le gentil meure dans le film si on y pense très très fort : "Voilà, c'est Chris, tu le connais, l'ex de maman."

Ce jour-là j'ai vraiment fait le grand saut vers le vide, vers l'inconnu.

Un petit détail amusant : le soir même mon père le répétera à sa femme connasse de connasse de pétasse de merde.

Et dire que je lui faisais confiance.

* Nora BeepBeep *

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